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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 22:53

VI Artikuluak frantsesez

 

Formules de saluts et de souhaits

actuellement employées en Basse-Navarre

 

Document élaboré par Pierre Duny-Pétré à l’intention du professeur René Lafon, titulaire de la chaire de langue et littérature basques à la Faculté des Lettres de Bordeaux, et transmis le 24 juillet 1957.

 

En Basse-Navarre, comme d’ailleurs dans tout le Pays Basque, les gens qui se croisent sur les chemins se saluent toujours, même s’ils ne se connaissent pas. Les personnes qui passent sans saluer sont considérées d’un œil soupçonneux. Les Basques feront à leur sujet les hypothèses suivantes, dans l’ordre des probabilités :

1- Ce sont des Kaskoin ou des Biarnes… bref des personnes qui ne connaissent pas les usages du pays.

2- Ce sont des gens «fiers» et qui méprisent la paysannerie.

3- Ce sont des ennemis déclarés.

 

Différentes sortes de saluts

 

I- En se croisant rapidement ou en se quittant brusquement :

Adio !                      Réponse habituelle : —Adio !

Ce genre de salut peut être considéré comme le moins cérémonieux. Il est surtout utilisé par les enfants entre eux. De même, les grandes personnes saluent ainsi les enfants.

 

II- En passant et avant de s’arrêter pour converser :

Saluts : —Agur jauna ! —Agur anderia ! —Agur jaunak ! —Agur anderiak !

             —Agur jaun-anderia! —Agur jaunak eta anderiak!

             —Agur Manex! —Agur Manex konpaniarekin!

Réponses : —Hala ber ! ou bien : —Bai zuri ere ! ou bien : —Gisa bera !

 

Saluts :

  —Jinkoak daizula egun on !  …..—Arratsalde on !  … —Gau on !

              —Jinkoak daitziela egun on !  …—Arratsalde on !  …  —Gau on !

              —Jinkoak daikala egun on ! ; … —Arratsalde on !  …  —Gau on !

Réponses: —Hala ber ! ou bien : —Bai zuri ere ! ou bien : —Gauza bera ! ou encore : —Gisa bera !

La formule complète que nous indiquons la première est rarement utilisée par les gens qui ne s’arrêtent pas. Ils suppriment habituellement le Jinkoak daizula et se contentent de prononcer : egun on, arratsalde on, gau on.

 

Saluts : —Bazaitea ? —Heldu zirea ? —Heldu ziztea ? —Heldu hiza?

Réponses: —Ba, zure heldu ! —Ba, zieke heldu ! —Ba, hire heldu ! —Ba, zure joan ! —Joanki !

 

III- En passant devant quelqu’un qui travaille:

Saluts : —Ari zirea ? —Ari ziztea ? —Ari hiza ? —Ari ?

Réponses : —Ba, zure heldu ! —Ba, zieke heldu ! —Ba, hire heldu ! —Ba, heldu !

 

IV- En s’intéressant à l’activité de quelqu’un:

Salut : —Ba dea apetitu ? Une manière de dire bon appétit.

Réponse : —Ba, zure heldu !

 

Salut : —Ari zirea karraskan ? Pour un travail rudement mené.

Réponse : —Ba, ta zu joaiten emeki ! Réponse assez ironique.

 

Salut : —Ari ziztea epeiten (pikatzen) ? En passant devant des faucheurs.

Réponse : —Ba, ta ziek despeitu (edo bildu) ! Réponse à ceux qui ont fini leur tâche.

 

Salut : —Ari ziztea kalakan ? En se moquant de deux filles bavardes.

Réponse : —Ba, ta zure heldu tarrapatakan ! Lorsque celui qui a salué est un cavalier, un muletier ou un voiturier, ce qui justifie l’onomatopée.

 

V-En demandant des nouvelles :

Demandes : —Nola zira ? —Nola zizte ? —Nola hiza ? —Joain dea ?

                    —Ontsa zirea ? —Ontsa ziztea ? — Ontsa hiza ?

Réponses : —Arras ontsa, milesker eta zu ? —Biziki ontsa, milesker zure ba ? —Ederki, milesker, hire ba ?

Demande : —Nola da zure ama ?

Réponses : —Polliki (assez bien).

                   —Ttipi (très malade).

                   —Aintxu (A l’article de la mort).

                   —Aiduru (A l’article de la mort, Amikuzen).

            ……—Egun guziez bea (A l’article de la mort, Amikuzen).

 

VI- En se quittant :

Saluts : —Sarri artio ! —Sarri arte ! —Bihar artio ! — Bihar arte ! —Ikus artio ! —Ikus arte !

Réponses : —Gauza bera ! Gisa bera ! On répète également la formule de salut.

Saluts : —Goraintzi ! —Goraintzi etxerat ! —Goraintzi deneri !

Réponses : —Ba, milesker ! —Ba, gauza bera ! —Ba, gisa bera !

Salut : —Izan ontsa !

Réponses : —Milesker ! —Gauza bera ! —Gisa bera ! On répète aussi la même formule.

 

Différentes sortes de souhaits

 

I- Avant les repas :

Souhait : —Intzazia askari !  edo bazkari, edo arratsalaskari edo afari.

—Izazie bazkari. Amikuzen: —Egizie bazkari.

Réponse: —Ziek ere ba! —Ba, gauza bera !

 

II-Avant d’aller se coucher :

Souhaits : —Egizie lo ! —Egizie lo handi bat ! —Gau on !

Réponses : —Milesker, ziek ere ba ! — Ba, gisa bera !

 

III- Avant un départ en voyage:

—Bidaia on ! Izan ontsa !

 

IV- Pour le 1er janvier :

Souhait : —Desiratzen dautzuet urthe on bat osagarri onbatekin !

Réponse : — Hala ber ! —Gisa bera ! —Bai, zuri ere ! —Bai, zuri ere, Jinkoaren graziaekilan ! —Bai, zuri ere, Jinkoak nahi badu !

 

V- A l’occasion d’un éternuement :

Souhaits : —Anhitz urthez !

     —Dominixtekun !

                 —Ehun urtez !

Réponse : —Zu kondalari !

                 —Ollaskoa janez !

     —Milesker !

 

VI- En levant son verre à la santé de quelqu’un :

Souhaits : —Zien osagarriari ! —Hire osagarriari !

 

Réponses : —On daiziela ! —On daizula ! —On daikala !

 

Interpellations et cris divers

actuellement employés en Basse-Navarre

 

Document élaboré par Pierre Duny-Pétré à l’intention du professeur René Lafon, titulaire de la chaire de langue et littérature basques à la Faculté des Lettres  de Bordeaux. Transmis le 18 septembre 1957.

 

Les Basques  se servent d’un certain nombre d’interjections ou même de paroles modulées sur un ton conventionnel, soit pour se héler, soit simplement pour s’interpeller dans certaines occasions. Nous avons essayé de classer ces formules et ces cris d’après les circonstances dans lesquelles on les utilise.

 

1- En entrant dans une maison apparemment déserte :

—Hela ? Au besoin, on crie ce mot à plusieurs reprises.

—Aintzina ! Réponse habituelle faite souvent sur le même ton que la demande.

—Badea nehore ? Lorsqu’il n’y a toujours pas de réponse.

—Badea norbeit ?

—Nun ziztea ? Familier.

—Nun zizte bestenez ? Impatient.

 

Réponse de celui qui reçoit et marque la surprise :

—To ! Manex hemen dugu !

—Hori ! Nik uste joana zela !

 

2- Les fournisseurs à leurs clients :

—Zer behar xindien Gaxuxa ? Sur un ton aussi aimable que possible, en s’avançant vers la personne qui vient d’appeler.

—Behar duxia Kattalin ? La boulangère qui frappe à la porte chaque matin.

—Behauzia gerezirik ? La Bohémienne qui vend des fruits de porte en porte.

—Pinta bat edo biga ? La laitière, en entrouvrant la porte.

—Ixkilim eta blu ! Le marchand ambulant, épingles et bleu de lessive, années 1920-1922.

—Perreke et plume ! Le chiffonnier, années 1920-1922, il s’agissait certainement d’un Kaskoin.

—Xardina bixi-bixia ! Atun, atun, atun ! Les Kaxkarrot qui vendent le poisson de Saint-Jean-de-Luz.

—Freskoa eta merke !

 

3- A table, au cours d’un repas entre familiers :

—Tira haragi huntarik ! Invitation à se servir.

—Jo gasna huntarik ! Invitation à se servir.

—Aski, muthikoa ! Aski diat hola !

—Ur gutti, Kattalin ! Ur gutti baso huntan ! Réponses traduisant la modération.

—Hauxe da salda ona, etxekoanderia ! Compliment.

—Ze gauza ona, etxekoanderia !

—Hauta da zure kafia ! Compliment.

Ba, nun nahi bezain beroa da ! En plaisantant sur la qualité très quelconque d’un breuvage chaud.

 

4- En hélant des gens qui travaillent au loin :

—Ho ! Belategikoak ! Jiteko baskaiterat !

—Ho ! Zerekoak ! Zien zerak ez balinbadituzia zertzen, guk zertuko ditugula! Formule comique destinée à ridiculiser l’emploi du mot zer, chose, machin.

—Jingo duzia ?

—Ba jingo duzia bestenez ? Traduisant l’impatience de celui qui a déjà appelé une fois.

—Jingo duka hunat ? Sur un ton menaçant.

 

5- En criant après quelqu’un ou après un animal :

—Hor hiza ? —Hor hintzana ? Lorsqu’on le découvre caché quelque part.

—Hea hortik ! —Hea hunat ! En le chassant d’un lieu.

—Ago ago ! —Ago ixtant bat ago !En brandissant un bâton ou une arme.

—Haugi haugi ! —Haugi, debrien figura, haugi ! En colère, avec un juron.

 

6- Cris des batailleurs, borrokalariak 

Les adversaires s’observent de loin :

—Errak, to !

—Zer duk, to !

—Jingo duka, to !

—Haugi hunat !

 

Ils se rapprochent et se défient:

—Zer duk hik ?

—Baduka arrangurarik ?

—Etziztea ahalge ere ?

—Beldur ez dena, agert aintzinerat !

—Haugi bide erdi !

—Egizak bi urhats !

—Nahuka paso bat!

 

7- Cris de satisfaction

—Hola, Pettan ! Hori, Manex !   Bravo ! C’est cela !

Hola hobeki !   Encore mieux !

Ederki !   Très bien !

—Ederki, koño !   Avec un juron, pour encourager l’action de quelqu’un.

—Mehexi !   Bien fait, idée d’un châtiment mérité.

—Biba Nafartarrak !Bravo les Navarrais.

—Kuku Xuberotarrak !Cachez-vous les Souletins.

 

Formulette qui se chante sur un air particulier. C’est le chant des vainqueurs, après une partie de pelote, un concours de danse, d’adresse, de force, après une bagarre, etc. Donibandarrak peut se changer par n’importe quel autre lieu : Baigorriarrak, Iholdiarrak, Ziberotarrak, etc.

Kukuruku !

Nor gira gu ?

Donibandarra, Donibandarrak.

Kukuruku !

Nor gira gu ?

Donibandarrak gira gu !

Suivi d’un irritzina.

 

8- Exclamations employées dans la conversation

—Bo ! Zaude ixilik !   —Bo ! Ez da higitzen ahal ere !   Exclamation exprimant un doute ou une désapprobation.

—Bo !  To-to-to-to-to ! Aise erten duzie!   Equivalent du français: “Taratata, ça ne prend pas.

—Ho ho, Pette ! Hi baino azkarrago atxeman duk !   Exclamation destinée à rabattre les prétentions d’une personne, correspondant en français à: Hé là, doucement mon petit !

—Aise araiz ! Uste duzia nolakoa den mutiko txar hori ! Exclamation qui exprime la même idée que la précédente. Correspondant en français à : En voilà encore un petit prétentieux !

—Ago hi, Piarreño ! Ez duk holako arnoa edanen egun guziez !   Exclamation qui fait ressortir le sans-gêne ou le luxe inaccoutumé dans lequel se complaît une personne. Cela correspond en français à : Toi alors ! Tu ne t’en fais pas !

—Tantituri ! Orok elgar iduri !   Formule traduisant le scepticisme, elle équivaut en français à : Bernique ! ou bien : Ha là là ! Ils se valent tous allez !

—Phu ! Kaka phu !   Exprime le dégoût et la répulsion, correspond en français à : Pouah ! S’adresse souvent à un bébé qui a ramassé par terre quelque chose de sale : Kaka phu ! Bota zaxu zikinkeri hori !

—Ixo ! Xo !   Pour imposer le silence ou pour attirer l’attention sur un bruit difficilement perceptible. En français : Chut ! S’emploie aussi pour dire : Halte ! à un animal (cheval, mulet, âne, vache).

—Ja ! Oraikoan segurik buria hautsiko du !   Sorte de cri d’alarme poussé par le témoin d’une maladresse ou d’un accident. Prononcer très brièvement le A.

—Ja ! Ez da sartuko saski huntan ! Traduit une impossibilité flagrante. On s’attarde très longuement sur le A.

 

9- Cris proprement dits

—Atx ! Cri de douleur ou exprimant la surprise.

—Oi-oi ! En appuyant longuement sur le second oi. Ce cri traduit surtout la surprise ou la douleur devant un évènement brutal, un dommage auquel on ne s’attendait pas.

Oi-oi ama !    — Oi-oi ama maitea ! …Les deux oi restent brefs. Il s’agirait plutôt ici d’une déception causée par un dommage irréparable.

—Ai-ei !    —Ai-ei ama !    —Ai-ei ama maitea ! Ces exclamations peuvent exprimer la douleur causée par une blessure. En français : Aie. En espagnol : Ay. Mais il s’agit aussi d’un cri de détresse.

—Ai-ui ! Ai-ui ! Ai-ui ! Etc. Hi, hi, hi, hi, hi ! C’est par cette série de cris que débute et que finit l’irrintzina des Basques, irrintzina signifie aussi le hennissement du cheval.

Les séries de ai-ui sont répétées sur un rythme de plus en plus rapide et de plus en plus aigu, tant que le souffle du crieur le permet. Puis le dernier ui se prolonge en un hurlement dès qu’il atteint la note la plus haute, après qui, le ton baisse lentement et l’irrintzina se termine par un rire strident qui ressemble à celui d’un fou.

Ce qui caractérise surtout l’irrintzina c’est d’abord sa longueur, puis sa façon de monter toujours plus haut comme le son d’une sirène et enfin, le contraste voulu entre le cri de douleur du début et le rire diabolique de la fin. Cette hilarité subite donne alors à l’irrintzina l’aspect de je ne sais quelle réaction victorieuse contre le mal. Il s’agit en somme d’un défi lancé à l’adversité.

Actuellement, l’irrintzina est poussé dans les circonstances suivantes :

C’est un signal destiné à révéler sa présence dans la montagne, surtout la nuit.

C’est un cri de défi ou de victoire.

C’est un cri de joie pour fêter un heureux événement.

C’est un hurlement poussé à la fin des couplets d’une chanson entrainante, ou s’intercalant dans les temps morts d’un rythme dansant. Ici, l’irrintzina sera beaucoup plus bref, de façon à ne pas gêner le musicien ou le chanteur.

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